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Aggravation de la situation financière de Pointe-à-Pitre : Discours au Conseil municipal du 21 mars

Dernière mise à jour : 31 mai 2021


Hôtel de Ville de Pointe-à-Pitre

Monsieur le Maire, Mes chers collègues, La vague d’indignation soulevée par la révélation de l’aggravation de la situation financière de Pointe-à-Pitre ne peut s’estomper, même quand les clameurs médiatiques se tairont. Notre ville est face à un défi majeur, au bord du gouffre, ou dans le gouffre et j’entends déjà des accusations de « Tous coupables » , comme si nous, les conseillers municipaux de l’opposition, devrions nous ériger en Procureur et renverser en un clic la majorité municipale. Le démocrate que je suis est trop respectueux du verdict des urnes, pour que je prétende prendre la place du Maire, par un coup de force. Il y a le temps électoral et il y a le temps budgétaire. Dans cette séquence du temps budgétaire, je ne peux m’empêcher de déplorer l’entêtement et la désinvolture du Maire face aux autorités de contrôle, qu’il s’agisse de l’Etat ou de la Chambre régionale des comptes, alors que les chiffres sont là – même s’il peut y avoir quelques ajustement : - l’écart entre les recettes prévues dans la trajectoire et les recettes constatées s’élève à 6 167 283,87 € et les dépenses dépassent de 23 982 138,36 € le niveau prévu dans la trajectoire de redressement, démontrant le peu d’attention porté par la commune à son redressement budgétaire ; - le résultat de la section de fonctionnement du budget s’écarte du déséquilibre prévisionnel de 14,45 M € prévu dans la trajectoire de redressement proposée par la chambre ; - Au 31 décembre 2017, la ville devait plus de 8 millions à ses fournisseurs, à ses prestataires et elle n’arrive pas à payer ses impôts. Cela ne restera pas sans conséquences pour l’ensemble de la communauté pointoise, que l’on soit imposable ou non imposable : Faillite, licenciement, chômage, oisiveté, délinquance Dégradation du cadre de vie car la ville ne peut plus assurer la maintenance de ses équipement et l’entretien des rues et des espaces publics Aggravation de la pression fiscale, perte de valeur des biens immobiliers Effet ciseau qui fatalement entraînera l’exode des acteurs économiques et le cercle vicieux d’une pression fiscale accrue sur un nombre amoindri de contribuables etc... Alors face à une telle catastrophe, doit-on se contenter de protester dans les bistrots et sur les médias. A-t-on encore besoin d’une pétition pour demander la révocation du Maire ? J’émets des réserves, même si je suis toujours favorable à ce que le peuple s’exprime. Aujourd’hui l’heure est grave, extrêmement grave ! Dans tous les domaines, face à l’échec, on cherche des solutions. Dans le football, lorsqu’une équipe perd ses matchs, on limoge l’entraîneur. Parfois il part de lui-même. Dans la boxe, quand le boxeur est dans les cordes pendant trop longtemps, l’entraîneur jette l’éponge. Mais quand on est KP on est KO. La ville de Pointe-à-Pitre est KO, mais elle est viable et il est de notre devoir de la redresser. Et pour ça, le 1er remède, c’est l’Unité pour le Changement. Unité non pas d’un camp contre un autre. Ce n’est pas la minorité qui s’insurge contre la majorité, mais une mobilisation générale pour mettre les pointois en mouvement et les sortir de la sidération que provoque cet enchaînement de mauvaises nouvelles. Vous, élus de la majorité, il est temps que vous ouvriez les yeux pour regarder la réalité en face et ne point suivre aveuglément votre Maire et croire qu’il a raison quand il laisse entendre que la CRC et la Préfecture complotent pour noircir le tableau. Votre responsabilité n’est pas que politique. Elle peut être aussi pénale, si vous acquiescez à tout, y compris au favoritisme, à la prise illégale d’intérêts, par la violation délibérée et réitérée des règles de la commande publique. Aujourd’hui, j’en appelle à un sursaut de lucidité, de clairvoyance, de dignité. Nous sommes à un tournant historique, au terme de 60 années d’une certaine forme de politique, qui a certes connu des jours de gloire- mais à quel prix !,-, le bilan est amer : plus de 60 millions de déficit. Il est temps d’arrêter l’hémorragie. Harry J. DURIMEL

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