Le réseau scolaire de Pointe-à-Pitre est en ruine. Ecoles élémentaires et maternelles, mais aussi collèges sont victimes de l’absence de toute politique éducative ou scolaire de la part de la municipalité en place. L’école Raphaël CIPOLIN, dans le quartier de carénage, se meurt en même temps que son environnement : de dix huit classes, l’école compte aujourd’hui à peine cinq divisions.
Tous les quartiers sont touchés par cette dévitalisation due à l’inertie des élus de Pointe-à-Pitre. L’école Raphaël JOLIVIERE compte aujourd’hui à peine 13 divisions contre 29 il y a une quinzaine d’années, les écoles maternelles perdent chaque année des élèves au profit des zones périphériques devenues plus attrayantes. Aujourd’hui la fermeture de l’école Raymonde BAMBUCK est à l’ordre du jour. L’état des bâtiments scolaires est catastrophique. Les jeunes écoliers Pointois travaillent dans des conditions honteuses. Un simple regard sur l’école maternelle de DUBOUCHAGE prouve le mépris de la municipalité vis-à-vis des enfants de la ville Le sort des jeunes Guadeloupéens est loin d’être une préoccupation pour les élus communaux. Les nuisances sonores causées par la proximité d’une gare routière, l’insalubrité, les problèmes de sécurité et l’intensité de la circulation aux abords de cette école sont autant de facteurs d’échec précoce et d’exclusion sociale. Les enfants prennent leurs repas dans des conditions d’hygiène et de salubrité indignes. Si les écoles Pointoises se vident, c’est bien le signe d’une dévitalisation sans précédent de la ville. Pointe-à-Pitre est volontairement laissée à l’abandon, la ville d’art, d’histoire et de culture est en passe de devenir une friche sociale sur laquelle, seules peuvent croître délinquance, drogue et marginalisation. Il est temps de rendre attractifs les établissements scolaires de la ville afin d’attirer et de stabiliser de jeunes familles et par là, de dynamiser le repeuplement des quartiers. L’offre éducative doit s’inscrire dans le cadre d’un réseau global qui comprend à la fois la prise en charge de la petite enfance, l’offre scolaire, les activités péri-éducatives d’encadrement et de prévention, l’épanouissement artistique, culturel, scientifique, technologique et sportif du jeune Pointois. Le rayonnement de la ville dans son espace caribéen et la promotion d’une identité Pointoise basée sur la réussite sportive, le foisonnement intellectuel et culturel doivent être de véritables sources de motivation pour une jeunesse formidable qui n’a qu’une attente : jouer le jeu! Faire de Pointe-à-Pitre une véritable ville universitaire en accompagnant le développement de l’intelligence et de la culture par une véritable politique d’implantation d’infrastructures facilitatrices. Tous les secteurs de l’activité peuvent être mobilisés sur ces objectifs dont les enjeux en matières de plus value sociale sont inestimables : développement des savoirs et formation des hommes, action culturelle, sport, commerce, loisirs, éducation… La ville doit pouvoir tirer profit de ses atouts pour attirer davantage d’étudiants et devenir un pôle d’excellence caribéen en matière de formation, d’éducation et de culture. Cette vocation lui permettra de trouver un nouveau souffle et de s’inscrire comme centre de gravité dans le développement des savoirs et de la recherche à l’échelle de la mondialisation qui frappe à nos portes. Faire de Pointe-à-Pitre, la cité de l’intelligence, de l’excellence, tel est notre défi.
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