CREF 2013
Juste deux mots pour attirer votre attention sur un évènement majeur dans la Caraïbe auquel je vais participer à compter d'aujourd'hui 9/10, à Aruba: the CREF (Caribbean Renewable Energy Forum). De nombreux dirigeants politiques de la Caraïbe et d'Amérique latine y participent, de même que des chefs d'entreprises multinationales et caribéennes. Le grand public local ne semble pas conscient de l’acuité, toute particulière pour nos îles, de la problématique énergétique et climatique. Mais les écologistes en ont pris conscience depuis tantôt. Les changements climatiques, déjà visibles à travers les perturbations du climat ou la régression des glaciers, sont lourds de conséquences pour les écosystèmes et pour les populations. Ils menacent l’existence de régions côtières où vivent des milliers de personnes, risquent d’aggraver les sécheresses, les inondations et les tempêtes, ou de développer des maladies tropicales véhiculées par des moustiques… Mais il est notoire que près de 90 % des énergies utilisées en Guadeloupe proviennent des combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz), dont notre pays est dépourvu. La SARA, Société anonyme de raffinerie des Antilles, importe 700 000 tonnes de pétrole par an, dont 1/3 destiné à l’électricité. La majeure partie de l’électricité produite ici provient de la combustion du charbon et du fioul lourd, dans des centrales thermiques dont l’activité d’exploitation est structurellement déficitaire. L’impact socio-économique de ce déficit chronique n’est pas tout à fait perceptible par le commun des guadeloupéens car EDF applique ici une fiction, le principe de continuité territoriale, et nous vend l’électricité au même prix qu’en France hexagonale, alors qu’elle coûte quatre fois plus cher à produire. Combien de temps cette fiction nous permettra-t-elle de vivre au-dessus de nos moyens, en consommant plus d’énergie que l’on ne peut en payer ? Harry J. DURIMEL
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