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Harry Durimel

Energies et Gestion des déchets : Plénière du Conseil Régional Guadeloupe du 1er Février 2011

Dernière mise à jour : 31 mai 2021


Monsieur le Président, mes chers collègues, Dans le cadre du présent débat sur les orientations budgétaires, l’écologiste que je suis, souhaiterais attirer votre attention sur deux préoccupations majeures qui devraient trouver une traduction dans notre prochain budget.

ÉNERGIE

Mr. le Président, les augmentations répétées du prix de l’essence et des autres dérivés du pétrole suscitent, de la part de la majorité régionale, la plus grande réprobation. Vous avez constamment et très vivement exprimé de vives protestations quant à la complexité, l’opacité et l’iniquité des modes de calcul des prix des produits pétroliers. Les acteurs sociaux et mon parti politique, les Verts Guadeloupe, ont combattu les pratiques abusives de ceux qui y participent et en profitent. Nous avons vigoureusement dénoncé la pwofitasyon dont procèdent ces pratiques. Mais comme je le répète, la contestation n’épuise pas la contribution que nous entendons porter au développement de notre pays Guadeloupe et aux mieux être de nos concitoyens. C’est pour cela que, Monsieur le Président, nous réitérons nos doléances en faveur de politiques de transports et d’aménagement du territoire qui soit compatibles avec les enjeux de notre temps, à savoir, les changements climatiques, le lien entre santé et environnement, la raréfaction et l’enchérissement du pétrole :

  • Comme annoncé pendant la campagne électorale, nous appelons encore de nos vœux à l’affectation exclusive aux transports public (bus, taxi) des troisièmes voies dont vous avez annoncé la création des grands axes.

  • L’incitation aux changements de comportement visant à briser notre dépendance à la voiture.

Cela étant dit, je ne peux conclure mon intervention, sans dire ma surprise, ma tristesse, en un mot mon indignation, de voir un fonctionnaire régional distribuer un luxueux dépliant anonyme, faisant la promotion d’une centrale bagasse charbon à Marie-Galante sans la moindre mention du projet alternatif intitulé CANNELEC qui offre des avantages à la fois économiques, sociaux et écologiques et que nous les Verts nous soutenons, pour les évidentes raisons suivantes :

  • Il fonctionnera au moyen de la bagasse et de la canne fibreuse en cours d’expérimentation sur les terres polluées au chlordécone à Capesterre-Belle-Eau ;

  • Il sera nettement moins coûteux (30 M d’euros) et produira 7 MW pour les besoins de Marie- Galante ;

  • Il procurera pendant toute l’année un revenu supplémentaire aux planteurs, qui produiront eux-mêmes la matière énergétique utile à l’énergie électrique de leur île ;

  • Il ne polluera pas ;

  • Il pourra servir de base de lancement à une opération encadrée de développement de l’agriculture et de l’économie du pays Marie-Galante durement touché par la mondialisation et le chômage.

La distribution, en pleine assemblée plénière du Conseil Régional, d’un tel document, vantant les vertus du projet de Centrale Bagasse-Charbon, risque de laisser accroire qu’en tant que Président de la Commission Énergies à la Région Guadeloupe, moi, Harry DURIMEL, j’aurais exprimé mon agrément à ce projet qui n’a jamais, au grand JAMAIS, été discuté au sein de ma commission ! NB : Pour des raisons de temps, je n’ai pas donné lecture de cette partie de mon discours, mais je vous la livre ci-après : La Sucrerie de Grande-Anse à Marie-Galante, construite dans les années 1960, n’est pas aux normes environnementales. Elle pollue gravement l’atmosphère et les eaux marines environnantes. En 2008 le préfet à mis la société SRMG en demeure d’effectuer des travaux de mise en conformité. A la demande des responsables de l’usine, la Société Séchilienne SIDEC de Martinique a déposé une demande d’autorisation d’exploiter une installation de production d’électricité d’une capacité de 15 Mégawatts. Pour nous les VERTS, ce projet ne procède pas du concept de Développement Durable, pourtant proclamé par tous comme la seule voie pour Marie-Galante. En effet :

  • La centrale envisagée fonctionnera au charbon de terre qui sera importé de pays étrangers (Venezuela, Colombie, Afrique du Sud) et entreposé à Folle-Anse.

  • La production d’électricité de 15 Mégawatts dépassera de beaucoup les besoins de Marie-Galante (2,5 MW pour la sucrerie et 3,5 MW pour les consommateurs).

  • Elle prévoit la revente de 9 MW d’électricité à EDF en Guadeloupe par l’intermédiaire d’un câble sous-marin qui reliera Folle-Anse à Capesterre-Belle-Eau. Cette énergie électrique est très chère. Ce projet excessivement coûteux (82 M d’euros) introduira avec la combustion du charbon, pour une durée de 30 ans, une autre source de pollution atmosphérique (maladie des voies respiratoires) à Marie-Galante et en Guadeloupe et accentuera la dépendance énergétique de notre département face à l’étranger.

Je tiens à dénoncer l’odieux chantage exercé par l’usinier, la société SRMG, sur les travailleurs de l’usine et sur les planteurs, pour imposer, vaille que vaille, ce projet funeste pour Marie-Galante. On ne peut, comme le font Monsieur TIROLIEN et certains, d’un côté, clamer les concepts de « pays », « développement durable » « indépendance énergétique », et dans le même temps, n’avoir à l’esprit que des projets pharaoniques pour ce bijou de famille qu’est Marie-Galante pour les guadeloupéens, tels golf, centrale à charbon importé etc… Or les idées ne manquent pas. Le samedi 28 janvier 2011, un Expert, Michel Mustin Marty a présenté un rapport d’expertise à la Communauté des Communes de Marie-Galante au sujet du projet de central bagasse-charbon (ou charbon-charbon, en vérité). En toute intelligence et en toute honnêteté, il n’a rien trouvé de DURABLE dans la production d’énergie avec du charbon à Marie-Galante ; Bien au contraire, il a préconisé d’autres voies d’optimisation des richesses de la filière canne (conversion de la canne en sirop, sucre, vin de canne, apport nutritif pour la filière viande), la diversification agricole, le développement d’un label d’appellation contrôlée… Par ailleurs, il pointe du doigt les malaises inhérents à l’usine. Il faut agir d’abord sur l’usine par l’investissement de deux chaudières (une en activité, plus une de secours). C’est moins coûteux pour préserver l’industrie et la filière canne, si tel est le vrai objectif de la SRMG. Il resterait, selon l’expert, possible de concevoir une unité de valorisation de la bagasse pour sécuriser la production de vapeur à l’usine d’une puissance de 5 à 7 MW.

DÉCHETS

Pour ce qui est de la collecte et du traitement des déchets, dans le respect de son champ de compétence, la Région ne doit pas hésiter à y investir de tout son poids et vous, personnellement, Mr. Le Président, de votre autorité, pour revigorer l’Etablissement Public de Coopération intercommunale qu’est le SITCOM et l’aider à embrasser les initiatives urgentes qui s’imposent pour sortir de la situation de léthargie dans laquelle elle se trouve. Vous savez la position de principe des VERTS contre l’incinération des déchets que nous considérons comme un sous-produit de la consommation une sorte de matière première de seconde vie, et qu’il convient de réduire à la source, trier, valoriser et en dernier ressort, le peu qui resterait, le soumettre à un traitement mécano-biologique. Mais force est de constater que le projet pompeusement désigné comme une « plateforme multi-filière de traitement des déchets ménagers » est juridiquement piégé, au profit, léonin, d’une multinationale, URBASER, baptisée ici VALOR’GABARRE, pour faire couleur pays. Résilier le contrat de Délégation de Service Public (DSP) coûterait très cher à la Guadeloupe. Pour ma part, je suis en paix avec ma conscience, pour avoir fait de mon mieux pour tenter de contrecarrer ce projet inadapté à notre réalité et aux enjeux de notre temps. J’ai signé des pétitions, inscrit des dires dans les enquêtes publiques, manifesté dans l’agglomération pointoise en charrette à bœufs pour éveiller les consciences sur les dangers de l’incinération. Depuis que je représente la ville de Pointe-à-Pitre au sein du Comité Syndical du SICTOM, j’exige systématiquement que mon opposition aux dérives du SICTOM soient consignées dans les procès-verbaux, afin que l’histoire retienne que je n’y ai pas donné mon adhésion. Mais aujourd’hui, l’élu responsable que je suis ne peut rester indifférent, face à l’échec patent de mes prédécesseurs et à l’urgence de la situation. Nous sommes aujourd’hui dos au mûr. Il faut voler au secours du SICTOM et faire ce qui a été décidé pour que le traitement des déchets en Guadeloupe soient structuré. Je vous remercie de m’avoir entendu. Harry Jawad DURIMEL Porte Parole des Verts Guadeloupe Conseiller Régional

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