CHARTE FONDATRICE
Nul démocrate ne peut rester indifférent à la manière dont se prend et s’exerce le pouvoir. Pour ce qui nous concerne, nous ne concevons notre contribution au service de l’intérêt général que si elle est comprise et voulue par une majorité significative de concitoyens. La démocratie représentative est un régime politique fondé sur la participation : le pouvoir politique procède du peuple souverain, qui exprime sa souveraineté par le biais d’élections régulières. Selon l’article 3 de la Constitution, « la Souveraineté appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum. » Sur la carte électorale française, que tout citoyen est censé avoir en sa possession, figure cette expression : « Voter est un droit, c’est aussi un devoir civique ». Le droit de vote n’est pas seulement un droit, qu’il est possible ou non d’exercer, mais une véritable fonction que la nation confie aux citoyens. Le vote est l’expression d’un choix, d’une idée.
Normalement, quand des candidats se présentent à une élection, ils devraient être élus pour leurs idées, pour leurs orientations face aux problèmes du pays. On définit la participation politique comme l’ensemble des modalités d’action d’un citoyen pour exprimer son acceptation ou son rejet d’une idée ou d’un modèle politique. Participation politique implique donc action, engagement pour ou contre une idée, une personnalité ou un système politique. Force est de déplorer le peu de place occupée dans le jeu politique local par le débat d’idées qui doit éclairer le citoyen dans le choix de ses représentants. Les joutes électorales se réduisent au dénigrement à distance de son adversaire, pour faire vibrer des foules de supporters acquis à sa cause. En principe, le rôle des partis politiques dans les systèmes politiques peut se résumer en trois points essentiels:
la détermination d'un programme et d'une ligne politique, afin de donner aux citoyens des repères dans chaque domaine.
l'analyse permanente de la situation du pays, le contrôle du pouvoir en place et la proposition de solutions, contribuant ainsi à la réflexion du citoyen en l'intéressant à la chose publique.
la sélection des élites politiques et des professionnels qui gouvernent ou seront appelés à gouverner, assurant un certain filtrage des candidatures par le biais des investitures.
Ainsi, en théorie, les partis politiques ont une fonction de médiation entre le peuple et le pouvoir politique. Ils sont censés être les représentants de la masse, les porte-parole des différents groupes qui constituent la société.
Malheureusement, dans la pratique, ils tendent à appauvrir le débat démocratique et les partis politiques sont sans cesse accusés de se quereller inutilement, et surtout d'être totalement détachés des réalités et des revendications de ceux qu'ils sont censés représenter.
L’évolution des partis vers de véritables machines électorales dirigées par des professionnels de la politique tend à accentuer le clivage entre société politique et société civile.
En conséquence, nombreux signes semblent aujourd’hui accréditer un affaiblissement de la participation politique : les effectifs des partis politiques décroissent et vieillissent, tandis que leurs éventuels succès électoraux sont entachés de l’impact de l’abstention.
Les partis subissent les effets négatifs de la «politique politicienne» et vivent donc une véritable crise de légitimité.
Toutefois s’il y a rejet de la politique « politicienne », il ne semble pas y avoir une baisse d’intérêt pour le politique, en tant que gouvernement de la société.
Plutôt que de déclin, c’est d’une mutation de la participation politique qu’il s’agit. Plus qu’un rejet de toute forme d’action politique, c’est un désintérêt pour la politique telle qu’elle se fait aujourd’hui qui se manifeste.
L’inadaptation de l’offre politique à la société actuelle suscite non seulement l’abstention, mais une véritable hostilité à l’égard du jeu politique et des hommes politiques, voire même du système politico administratif.
En ce sens, l’abstention participe à l’affaiblissement de la légitimité du pouvoir politique issu des urnes, dès lors qu’elle facilite le maintien au pouvoir de personnes élues par une minorité de l’électorat, mais qui nous représentent, aménagent et administrent le pays.
Mais quand 3 votants sur 10 choisissent pour 7 abstentionnistes, la Démocratie est en danger ! Il est temps de réagir !
D’où l’idée de créer le REV- Guadeloupe (Rassemblement écologiste et volontariste pour la Guadeloupe) afin d’initier de nouvelles formes de participation politique et refonder l’offre politique. Plus qu’un parti politique, le REV se veut une fédération d’intelligences et de bonnes volontés qui se donne pour finalité de provoquer la participation des citoyens au débat démocratique et réhabiliter l’éthique en politique.
Nous entendons répondre ci-après aux questions principales qui nous serons posées.
Que signifie le REV- Guadeloupe ?
Quels sont les objectifs du REV ?
Quelles sont les valeurs prônées par le REV ?
Où se situe le REV quant à l’axe Droite / Gauche ?
QUE SIGNIFIE LE R.E.V : RASSEMBLEMENT ECOLOGISTE ET VOLONTARISTE ?
- ECOLOGISTE
Sur le plan étymologique, Ecologie vient de deux mots grecs : oikos et logos. Le mot oikos signifie maison ou habitat et le mot logos, science. L’écologie c’est donc la science de l’habitat au sens large, autrement dit la science de l’environnement. L'écologie est la science qui étudie les milieux et les conditions d'existence des êtres vivants et les rapports qui s'établissent entre eux et leur environnement, ou plus généralement avec la nature.
Le mot écologie a été utilisé pour la première fois en 1866 par le biologiste Ernst Haeckel. Ernst Haeckel définit l’écologie comme « la science des relations des organismes avec le monde environnant ».
L'écologie moderne est née d'une prise de conscience des effets (pollution, épuisement des ressources naturelles, disparition d'espèces vivantes, changements climatiques...) de l'activité de l'homme sur son environnement (industrie, transport, utilisation d'engrais, déchets industriels...). Elle s'intéresse donc à l'homme en tant que composante de l'écosphère.
L’écologie n’est pas seulement le moteur du militantisme associatif. Elle a irradié progressivement la sphère des politiques publiques.
C'est avec la révolution industrielle occidentale, ayant provoqué l'accélération de la transformation du monde, l'urbanisation, la dégradation de l'environnement et la conception d'un « environnement humain », que les idées de l'écologie politique ont émergé dans la seconde moitié du 19ème siècle. Puis à compter des années 70, l'écologie politique s'affirmera progressivement, avec la remise en cause de la société de consommation, la sensibilisation à l'environnement et la prise de conscience écologique émergente.
On nomme écologie politique une approche culturelle appliquée de l'écologie pour l'espèce humaine - espèce qui a recours à la politique pour assurer son avenir et celui de sa descendance. Elle constitue également un mouvement social pour transformer la société. Plus qu'une politique, on peut la considérer comme une éthique comportementale, aspirant à une plus grande harmonie, autonomie, solidarité et responsabilité.
En tant qu'élément déterminant de la politique sociale, l'écologie politique prend en compte les conséquences des actions humaines dans l'habitat et de nos actes sur notre milieu, non seulement écologique, mais aussi humain, social et sociétal.
Deux concepts essentiels attestent de la prise en compte de l’écologie par les décideurs publics : Le Développement durable et la notion de Risque.
Développement durable : Terme créé en 1980, d'après l'anglais « sustainable development », pour désigner une forme de développement économique respectueux de l'environnement, du renouvellement des ressources et de leur exploitation rationnelle, de manière à préserver les matières premières.
Risque : Le concept de risque tel que défini par la Commission européenne prend en compte deux éléments : la probabilité que survienne un élément dangereux et la sévérité de ses conséquences. En Guadeloupe, il est du devoir de tous, d’intégrer les risques sismique, volcanologique, cyclonique dans les comportements et les projets tant individuels que collectifs.
L’écologie politique a pour vocation de proposer des réformes de nos politiques publiques, prenant en compte les contraintes économiques, sociales et environnementales. Elle dépasse la simple défense de la nature, pour embrasser le bien-être de l’Homme dans son milieu et sa capacité à préserver les équilibres vitaux de ce milieu. L’écologie touche à la Dignité, à la Liberté et à l’Egalité.
C’est pour cela que, persuadés que <l’écologie est bonne pour la Guadeloupe, les écologistes diffusent sans relâche l’idée selon laquelle notre archipel est riche de ses ressources naturelles et de sa biodiversité, tout en étant fragile, car exposée à des risques naturels dont la prise en compte a un coût.
L’écologie politique a un véritable avenir, à condition de savoir transformer notre position de contestataires, en un mouvement dynamique et tolérant. Nous devons nous renouveler profondément, sans renier les acquis de nos luttes.
Nul ne pourra contester que, sans les efforts accumulés depuis des décennies par les écologistes, ni le «Grenelle de l’Environnement», initié par la Droite, ni le Traité de Paris (COP 21) n’aurait été possible.
Globalement, une bonne partie du monde économique a compris les opportunités liées à la transition énergétique et écologique du marché, ainsi qu’à l’émergence de nouveaux services et technologies environnementales.
L’écologie politique se doit d’être à la fois un laboratoire d’idées pour comprendre et penser le nouveau développement, une source permanente de propositions à mettre en œuvre pour rendre possible, dans la durée, la révolution annoncée après le Grenelle de l’environnement et réitérée à Paris, au terme de la COP 21.
Le protocole de Kyōto, avec son option prévoyant la revente de « droits d’émission » de gaz à effet de serre, est un parfait exemple d'aboutissement (encore partiel) de l'écologie politique, dans ses différentes composantes :
il est clairement systémique : planétaire, il vise à limiter l'ampleur des catastrophes futures, liées au réchauffement climatique, au-delà des phénomènes déjà constatés, avec des conséquences importantes sur la santé ;
il intègre un mécanisme « libéral » pour accélérer les actions visant à diminuer les émissions de gaz à effet de serre.
Voilà posés ci-dessus quelques éléments qui nous autorisent à affirmer que l’écologie n’est ni de droite ni de gauche. Elle ouvre de nouveaux paradigmes qui commandent que nous changions radicalement nos mentalités et notre façon de faire de la politique.
Car l’écologie c’est la vie et nombreux l’ont compris, dans tous les camps. Mais l’individualisme, l’affairisme et le fatalisme ont eu raison du civisme, du bénévolat et de la notion d’intérêt général.
D’où la nécessité de mobiliser toutes les bonnes volontés, dénoncer ceux qui pervertissent l’action politique et résister au fatalisme.
Autrement dit, il faut redonner confiance aux guadeloupéens en eux-mêmes, en leur pays, et susciter l’envie de s’engager, promouvoir des activités productrices à partir des ressources naturelles et humaines de l’archipel et de notre environnement géographique.
Las de gémir, il est temps d’agir !
C’est ce que traduit le caractère « volontariste » de notre mouvement.
VOLONTARISTE
Au sens étymologique, le volontarisme procède de volontaire, du latin voluntas, volonté, acte de volonté, consentement.
Selon le dictionnaire Wikipédia, en philosophie, le volontarisme est une doctrine qui accorde la primauté à la volonté sur l'intelligence et à l'action sur la pensée intellectuelle.
L'adjectif volontariste qualifie ce qui fait preuve de volontarisme. Dans le langage courant, le volontarisme désigne l'attitude de quelqu'un qui pense modifier le cours des événements par sa volonté.
Le volontarisme est un concept qui consiste à penser que la volonté tient une place très importante dans l'évolution des événements et qu’il faut tout mettre en œuvre pour que le réel soit soumis à une volonté définie et exprimée.
C'est, par exemple, le comportement d'un homme politique qui prétend qu'il est possible d'agir sur la réalité par le seul pouvoir de la volonté.
La politique est volontariste lorsqu'elle ne cherche pas à maintenir ce qui existe en l'état mais qu'elle s’attache à faire évoluer les choses, à transformer un certain nombre d'axes, à innover : les modes de production et de consommation, les institutions, les finances, les relations humaines, le travail...
Le volontarisme juridique, lui, est construit sur la base d'une affirmation fondamentale : les règles de droit sont des produits de la volonté humaine, elles existent pour cette volonté et aussi par cette volonté.
Le rassemblement auquel nous appelons se veut volontariste, par opposition au fatalisme.
Etymologiquement, le fatalisme s’est formé à partir du mot latin, fatum, qui signifie le destin.
C’est une doctrine selon laquelle le monde dans son ensemble et l'existence humaine, en particulier, suivent une marche inéluctable (fatalité), où le cours des événements échappe à la volonté humaine. De ce point de vue, le destin serait fixé d’avance par une puissance supérieure aux êtres humains, qui peut être Dieu ou bien la nécessité naturelle, ou encore par une sorte de logique historique implacable.
Du point de vue moral, le fatalisme est un déterminisme ou un prédéterminisme, selon lequel les causes du cours des événements sont indépendantes de la volonté humaine, ce qui revient à nier la liberté de choix de l’homme.
Nous réprouvons le fatalisme qui génère le défaitisme et le pessimisme de ceux qui, se sentant voués à l'échec, laissent le destin suivre son cours et abandonnent le combat pour les bonnes causes.
Rappelons ces mots de Fanon, véritable icône antillaise que certains fatalistes se plaisent à citer, sans toutefois comprendre l’ensemble de son œuvre :
« Politiser les masses, ce n'est pas, ce ne peut pas être faire un discours politique. C'est s'acharner avec rage à faire comprendre aux masses que tout dépend d'elles, que si nous stagnons c’est de leur faute et que si nous avançons c'est aussi de leur faute, qu'il n'y a pas de démiurge, qu'il n'y a pas d'homme illustre responsable de tout, mais que le démiurge c'est le peuple et que les mains magiciennes ne sont en définitive que celles du peuple. »
(Les Damnés de la Terre (1961), Frantz Fanon, éd. La Découverte poche, 2002, p. 187)
Citons encore cet autre mot du même auteur, tiré de Peau noire, masques blancs (1952) :
« La densité de l'Histoire ne détermine aucun de mes actes. Je suis mon propre fondement. Et c'est en dépassant la donnée historique, instrumentale, que j'introduis le cycle de ma liberté. »
Certes, les guadeloupéens descendants d’esclaves sont tenus à un devoir de mémoire envers leurs ancêtres et, tout particulièrement, à la commémoration de ceux qui, comme Ignace, Delgrès, Massoto, la mulâtresse Solitude, Gertrude et tant d’autres anonymes, se sont sacrifiés pour la liberté et la dignité. Rien ne peut faire oublier le parcours singulièrement dramatique des « français d’outre-mer ».
Nous disons oui au devoir de mémoire ! Non pas pour sombrer dans le ressentiment et la surenchère, mais pour se projeter dans l’avenir, oser penser et concevoir un projet de développement de la Guadeloupe, insérée dans son environnement caribéen et assumant son histoire avec ses souffrances et ses réjouissances.
Il est temps que cessent les antagonismes artificiels entre partisans des articles 73 et 74.
Antagonismes artificiels, car à la lecture de tous les projets, de toutes les déclarations d’intention et autres manifestes conçus avec soins par les différents partis, groupes ou personnalités, on relève une aspiration explicite et commune à : plus de responsabilité, plus de pouvoir d’agir sur notre destinée sans rupture brutale avec la France et l’Union Européenne.
C’est donc une volonté d’autonomie qui s’exprime au sein de la classe politique comme réponse à la très forte revendication identitaire émanant des forces vives du pays.
Pourquoi, dès lors, un consensus ne serait-il possible, pour concevoir ensemble la meilleure formulation de cette volonté commune ?
La révolution qu’exige notre situation est paralysée par des querelles partisanes, des ambitions personnelles et un clientélisme de clocher.
Or au point où nous en sommes, la traduction institutionnelle de la revendication de responsabilité doit être le fruit d’une alliance transversale, tissée par-delà le clivage Droite/Gauche.
Certes, on verra apparaître une nouvelle ligne de démarcation entre les Conservateurs et les Progressistes.
Nous persistons à croire qu’il faut un idéal, une vision prospective pour faire de la politique. Mais dans une société marquée du sceau de la diversité comme la nôtre, nul ne peut prétendre avoir le monopole de l’Intelligence et de la Vérité.
Dans toute société démocratique marquée, comme la nôtre, par une crise multiforme, financière, économique, sociale et écologique, tout homme politique responsable ne peut rester indifférent à l’accroissement des inégalités, au désarroi des classes populaires, des pêcheurs, des agriculteurs, du BTP, aux pollutions de l’air, de l’eau et de la terre.
Plus que des incantations, c’est à une profonde prise de conscience, à un changement de mentalités qu’appelle une telle situation.
Certes, la réforme des institutions force la réflexion, une réflexion approfondie sur notre capacité à impulser un développement basé sur nos ressources (endogènes dit-on) et notre marge de manœuvre par rapport aux normes européennes et à la perte de recettes fiscales et douanières.
Résolument engagés dans l’action politique et soucieux de garder notre identité et la foi en nos valeurs, nous prenons l’initiative de lancer un appel à la constitution d’une nouvelle force politique, afin que la voix de l’Ecologie, de la Solidarité, de la Préservation de notre Patrimoine et la Valorisation de nos ressources soit mieux entendue.
Plus que jamais, nous avons envie de nous battre pour changer la politique en Guadeloupe et susciter de nouvelles pratiques de la citoyenneté. Nous comptons sur la contribution de toutes les bonnes volontés pour accomplir cette évolution pacifiquement.
Telle est la raison d’être du R.E.V (lire Rév).
QUELS SONT LES OBJECTIFS DU REV ?
Le REV a vocation à :
Embrasser la totalité de la société, aller du plus abstrait au plus concret, défendre des valeurs, proposer des analyses, des explications, une vision de la société (élaborer un projet politique) et des choix concrets circonstanciés. Il s’agit d’éclairer le citoyen avec des repères stables et cohérents qui lui permettent de s’orienter ensuite.
Susciter la mobilisation la plus large des citoyens, en particulier des jeunes et des personnes désabusées, afin qu’ils sortent du piège de l’abstention et exercent leur devoir et leur pouvoir de voter afin de bâtir une société pacifiée.
Défendre les intérêts légitimes de notre archipel GUADELOUPE dans la Nation française et dans l’Union européenne
Agir pour l’environnement, en intégrant au cœur de toute politique publique la protection de la nature et de la diversité biologique, ainsi que la prévention des risques naturels. Exercer une vigilance spécifique sur les facteurs environnementaux de la production (intrants chimiques, risque d’érosion etc, en édictant localement les règles adéquates avec la participation des différents acteurs concernés)
Définir une politique agricole résolument basée sur l’autosuffisance alimentaire locale ou au moins sur la satisfaction des principaux besoins alimentaires, et non seulement des cultures de rente et d’exportation.
Agir pour le maintien de l’ensemble des aides communautaires, qu’elles s’inscrivent dans le cadre de la politique agricole commune ou dans POSEIDOM (programme d’options spécifiques à l’éloignement et à l’insularité des départements français d’outre-mer) mais en les réorientant.
Promouvoir les systèmes d’exploitation multi-productions complémentaires sous couvert et sur petites parcelles, facteurs de qualité, de diversité, de rentabilité et de respect de l’environnement, au rebours des monoproductions sur-traitées et sur des grandes surfaces.
Promouvoir des systèmes de production privilégiant la main d’oeuvre, ce qui suppose que soient couverts les coûts différentiels de celle-ci sur les marchés régionaux, par opposition aux revenus très faibles des populations surexploitées des îles voisines (Haïti, Dominique, etc...)
Défendre une coopération régionale effective, négociée dans le respect mutuel. Exiger la réciprocité du libre-échange dont bénéficient nos voisins caribéens sur la place européenne. A défaut de libre accès à leurs marchés, autoriser la Guadeloupe à ériger des barrières douanières dérogatoires pour protéger sa propre production.
QUELS SONT LES VALEURS DU REV ?
LA DEMOCRATIE
Dans un pays moderne, la complexité des sujets à gérer collectivement interdit qu’une pensée unique règne et qu’un individu seul tranche pour tout. Toute décision doit procéder de discussions, de débats et délibérations.
La démocratie ne saurait être réduite au droit pour les citoyens d'élire des représentants auxquels ils délèguent le pouvoir de décider en leurs lieu et place pendant une période déterminée, même si ce droit est une composante fondamentale d'un régime démocratique.
Encore faut-il que les élections assurent une représentation la plus exacte possible des rapports de forces politiques existant dans la société.
C'est pourquoi le REV est favorable à l'instauration d'une représentation proportionnelle à toutes les élections.
La démocratie ne se réduit pas non plus à la loi de la majorité. Les droits de la minorité doivent être garantis. L'opposition doit pouvoir travailler et se faire entendre dans des conditions acceptables, ce qui est encore loin d'être le cas.
Enfin, le citoyen n'est pas qu'un électeur qui, son devoir électoral accompli, se rendort jusqu'au prochain scrutin. C'est pourquoi le REV veut développer la démocratie participative. Il ne s'agit pas d'opposer une « bonne société civile » aux « mauvais politiques », mais d’impliquer le citoyen dans l’élaboration et l’évaluation des politiques publiques.
De nouvelles formes de consultation des citoyens, avant que les projets soient conçus et arrêtés dans leurs grandes lignes, des initiatives permettant la confrontation des points de vue de tous ceux qui sont concernés, des formes de médiation doivent être imaginées : conférences de citoyens, débats publics, forums, toutes ces formes d'expression d'un vrai débat public sont légitimes et doivent être mise en œuvre autant que nécessaire.
LA PLURALITE
Contre le nivellement, la massification, la standardisation, nous défendons la diversité des cultures et des civilisations, la pluralité de l'économie pour qu'elle fasse sa place aux entrepreneurs individuels, aux entreprises alternatives, la multiplicité des choix technologiques, scientifiques, bref la pluralité des choix de vie.
LA PRECAUTION ET LA REVERSIBILITE
Des choix économiques, technologiques et sociaux importants et lourds de conséquences sont faits au nom du progrès, de l'inévitable, de la nécessité de faire pour maintenir la compétitivité, sans que les conséquences à long terme de ces choix soient connues et évaluées.
C'est le cas de la dispersion dans l'environnement d'organismes génétiquement manipulés et de molécules chimiques diverses et variées.
Nous avons le souci de ne pas laisser aux générations futures une planète privée des ressources dont nous profitons aujourd'hui et qui font partie de notre bien être. Nous n'avons pas le droit de faire des choix qui créent des dégradations irréversibles de l'environnement, de porter des atteintes graves et irréversibles à la nature pour satisfaire nos besoins de court terme.
C'est le sens même du principe de précaution, qui impose d'agir pour réduire les causes d'atteintes graves et irréversibles à l'environnement, même en l'absence de certitudes scientifiques, ou de s'abstenir de prendre des décisions qui pourraient avoir de telles conséquences. Nous ne pensons pas que toutes les possibilités de l'action humaine doivent être tentées. Il est tout aussi courageux de décider de ne pas faire, de s'abstenir dans certaines conditions, plutôt que de faire des bêtises coûteuses au nom de la modernité.
LA PREVENTION PLUTOT QUE LA REPARATION
A l'heure actuelle, c'est la somme des échanges marchands de biens et de services, l'augmentation des stocks de marchandises et l'accumulation de capital qui mesurent la richesse officielle de la société et sa croissance dans notre système de comptabilité publique.
Dans ce système, peu importe que la dépense consentie serve une fois à faire quelque chose et une seconde fois à réparer les conséquences de ce que l'on a fait. Par exemple, l'épandage massif d'azote et de pesticides sur des cultures qui ne sont pas capables de les absorber, et le financement par la suite de programme de dépollution qui permettront de rendre utile des terres contaminées et potable l'eau polluée par des pratiques agricoles aberrantes, contribuent également à la croissance du PIB.
Cette conception de l'activité humaine est absurde.
Les politiques publiques doivent être des politiques de prévention. La responsabilité du pouvoir politique c'est justement de faire prévaloir le long terme sur le court terme, d'éviter la dégradation de notre patrimoine commun dont la réhabilitation nécessite ensuite de lourdes dépenses financées par la collectivité.
L'AUTONOMIE
Le progrès humain nécessite certes l’encadrement et le soutien de l’Etat dans une société organisée. Mais chacun étant aussi responsable de son destin, la société doit reconnaître aussi l'autonomie de la personne humaine et des groupes.
L'un des débats les plus traditionnels entre la gauche et la droite fut celui de l'importance respective à accorder à l'État et au marché dans leur rôle de régulation. Les politiques gouvernementales en France continuent à être évaluées en termes de " plus ou moins d'État " ou " plus ou moins de marché ", et leur étalonnage à gauche ou à droite est encore souvent établi en fonction de la " dose d'étatisme " que l'on pourra y déceler.
Le REV réfute cette vision manichéenne qui ne dit rien sur la nature des politiques elles-mêmes et sur le fait de savoir qui en bénéficie. Nous proposons d'ajouter à l'Etat et au marché, un troisième élément d'appréciation de l'état de la société : le degré d'autonomie des personnes et des groupes, le niveau de libertés individuelles.
Nous souhaitons tirer la société dans son ensemble vers plus d'autonomie, en opposition à l'emprise croissante de l'État, d'un côté, et du marché, de l'autre. C'est pourquoi le REV soutient le développement de l'économie sociale et solidaire qui correspond à l'aspiration d'une partie sans cesse croissante de nos concitoyens à vivre selon des principes et dans des conditions qu'ils auront eux-mêmes déterminés, sans être dépendants de la " logique " de l'économie de simple profit.
Le REV milite pour une décentralisation accrue, pour le droit à l’expérimentation, pour un pouvoir réglementaire, notamment en matière de transport, d’éducation et pour le renforcement de l’autonomie fiscale des Régions.
Le REV aspire à l’émergence d’une Europe fédérale, composée de régions autonomes, et revendique l’adoption d’une loi nationale audacieuse permettant une décentralisation « à la carte », conforme aux particularismes et aux aspirations de chaque territoire, car les crises économiques, budgétaires, écologiques et culturelles exigent de vraies réformes en profondeur, avec une approche territorialisée, autonome, responsable et solidaire de l’action publique ;
LA SOLIDARITE
La solidarité est au cœur même de la définition du développement durable ou soutenable « mode de développement qui permet la satisfaction des besoins d'une génération, en commençant par les plus démunis, sans compromettre la possibilité pour la génération suivante de satisfaire les siens ».
La solidarité n'est pas la redistribution à la marge de ce qui est nécessaire à l'entretien d'un « sous – prolétariat » marginalisé ou de ce qui est indispensable pour éviter les conflits sociaux : elle doit être un principe d'organisation sociale.
La solidarité doit jouer entre tous : elle concerne les relations entre les générations (par exemple l'existence de régimes de retraite par répartition, dans lesquels les personnes en activité financent la retraite de ceux qui n'y sont plus). Elle doit exister entre ceux qui ont un emploi et ceux qui n'en n'ont pas, entre les malades et les bien portants, enfin, et ce n'est pas moins important, entre les peuples riches et les peuples pauvres, entre le Nord et le Sud.
L'EGALITE.
Le combat pour l'égalité est une des composantes essentielles de notre charte fondatrice.
Malgré l'apparition d'une classe moyenne nombreuse, la société est minée par l'augmentation des écarts entre les riches et les pauvres, qui n'a cessé de croître au cours des dernières décennies, et qui ruine les chances de reconstruction d'un pacte social permettant la vie en commun dans un cadre accepté par tous.
Une personne vaut une personne. En créole : Tout’ moun sé moun !
La parité entre les hommes et les femmes est un aspect de la lutte pour l'égalité.
Hélas, l'expérience a montré que la parité ne progressait guère en l'absence de mesures contraignantes en faveur des femmes, et que les discours ou la pédagogie ne suffisaient pas, quelle que soit la valeur de la référence à l'universalité du genre humain.
C'est pourquoi le REV va s’imposer la parité dans son fonctionnement interne, à chaque fois qu’elle est possible.
LA RESPONSABILITE.
Etre responsable, c'est être conscient de la portée de chacun de nos actes pour les autres, fussent-ils à l'autre bout de la planète. Travailler autrement, produire autrement, consommer autrement, utiliser autrement son temps, reprendre la maîtrise de sa vie, c'est redevenir responsable de son avenir et aussi du bien commun.
LE RESPECT DE L'ENVIRONNEMENT ET DE LA NATURE
La nature n'est pas qu'un « capital » de ressources naturelles mises à notre disposition, qu'il faudrait gérer de la façon la plus rentable possible. Le sol qui nous nourrit, l'espace dans lequel s'inscrit notre vie, les espèces végétales et animales qui l'habitent, sont considérés comme des ressources gratuites, des lieux de récréation ou d'expansion de la civilisation urbaine, souvent aussi comme des obstacles à la croissance. Une véritable politique de la nature doit reconstruire les liens écologiques de base permettant aux hommes de reprendre conscience du monde auquel ils appartiennent.
OU SE SITUE LE REV SUR L’AXE DROITE /GAUCHE ?
Force est d’admettre que les changements climatiques, la protection et la promotion des ressources naturelles, la lutte contre toutes les formes de pollutions, sont des enjeux qui méritent une prise en charge unitaire, loin de tout clivage.
Le REV se veut humaniste et progressiste. Mais aujourd’hui, le réalisme politique nous contraint à nous poser un certain nombre de questions :
Les notions de Droite et de Gauche correspondent-elles encore à des réalités politiques en France et tout particulièrement, en Guadeloupe ?
Existe-t-il encore des identités propres à la Droite et à la Gauche, qui s’expriment en termes d’objectifs sociaux, de politique économique, de modes d’institutions ?
Les options politiques ne sont-elles pas plutôt déterminées par les contraintes de la finance, de la mondialisation et du clientélisme?
Les réponses objectives à ces questions obligent à s’affranchir de tous dogmes, de tous tabous et de toutes chaînes…
Plusieurs facteurs militent en faveur de la remise en cause de ce clivage :
Au niveau mondial, le clivage entre la Droite et la Gauche a manifestement perdu de son intensité par rapport aux années 1970 /1980, période durant laquelle il prenait la forme d’un affrontement manichéen entre projets de société antagoniques.
Au niveau national, la politique des gouvernements successifs se ressemble quelle que soit leur étiquette politique, et la gauche comme la droite sont divisées par les problèmes difficiles que représentent le chômage, l’insécurité, la crise économique ou encore l’avenir politique de l’Union Européenne. Les citoyens ont l’impression que les gouvernements, qu’ils soient de gauche ou de droite, mènent toujours le même type de politique, inapte à résoudre efficacement les difficultés auxquelles ils sont confrontés.
Le processus d’homogénéisation culturelle et sociale qu’a connu la société au cours de la seconde moitié du vingtième siècle se traduit par une relative homogénéisation idéologique. Les positions des grands partis de gouvernement sont souvent très proches sur de nombreux sujets.
La proportion des électeurs qui ne se reconnaissent ni dans la Gauche ni dans la Droite est en augmentation, tout particulièrement parmi les jeunes générations.
La prédominance de préoccupations carriéristes dans le jeu politique local réduit à néant toute considération idéologique dans l’expression de positions sur des sujets cruciaux, dans le choix des soutiens ou investitures, dans l’élaboration des projets, des budgets. Et il est consternant de constater, ici en Guadeloupe et notamment sur la question des institutions, comment des politiciens de gauche et de droite peuvent s’entre-déchirer quand leurs ambitions personnelles les mettent en concurrence.
L’émergence de pensées et démarches transversales, issues de la société civile, témoigne d’un besoin fort de sortir du clivage Gauche/Droite pour trouver d’autres repères et proposer d’autres modalités d’engagement, car en réalité, les individus ne semblent pas désintéressés de la politique et n'ont pas perdu de vue les enjeux fondamentaux du système dans lequel ils vivent. Ils se rassemblent en groupes de pression sectoriels, en clubs de réflexion, en collectifs momentanés etc… Nous voulons combattre le fatalisme, redorer l’image de la politique comme une activité noble, vouée à la défense de l’intérêt général. Il faut donner à la confrontation d’idées sa juste place dans le débat politique. Le R.E.V-GUADELOUPE est né de ces aspirations-là et entend se développer à partir des deux concepts essentiels, qui traduisent notre fondement idéologique et l’état d’esprit qui nous anime : l’écologie et le volontarisme. Il ne s’agit pas de dogmes, mais de repères partagés sans ostracisme et sans clivage. Engageons nous tous ! Prenons nos responsabilités et changeons la politique avec le R.E.V – Guadeloupe ! Motion adoptée à Marie-Galante (Guadeloupe le 2 juillet 2017)
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